Le DIP évite de répondre aux questions qui fâchent !

Communiqué de presse de la Société pédagogique genevoise du 20 décembre 2018

Le mercredi matin a été instauré à la rentrée 2014, notamment pour permettre l’introduction de l’enseignement de l’anglais en 7P et 8P, à raison de 2 périodes hebdomadaires. Le DIP avait alors choisi d’ajouter, non pas 4, mais 16 périodes supplémentaires à la grille horaire de l’élève genevois sur l’ensemble de sa scolarité, augmentation exagérée, que la SPG avait combattue par référendum. Alors que le SRED publie l’axe 1 du rapport sur l’impact de l’introduction du mercredi matin à l’école primaire, la SPG demande à la conseillère d’État l’ouverture de discussions en vue de régler les problèmes inhérents au mercredi matin et de diminuer la grille horaire des élèves du cycle 2, afin de proposer une meilleure cohérence entre les trois cycles de l’enseignement obligatoire.

A quoi ça sert ?

La SPG dénonce un rapport aux conclusions consensuelles et qui ne répond pas à l’interrogation essentielle que posent les enseignant.e.s depuis 4 ans : l’introduction du mercredi matin d’école a-t-il un impact positif, mesurable, sur les apprentissages des élèves, notamment en lecture (argument fort de la campagne en faveur du mercredi matin) ?

Quid de la fatigue des élèves, de la surcharge de travail des profs ?

D’autres questions tout aussi importantes demeurent. Avec l’ajout de 546 heures d’école supplémentaires sur les 4 ans du cycle 2 et une comparaison entre cantons qui montre que les élèves genevois de 8 à 12 ans (cycle 2) passent 956 heures annuelles à l’école, soit 13 jours de plus par an que la moyenne de leurs camarades romands, il est surprenant que la fatigabilité des élèves ne soit pas mesurée.

Sur l’ensemble de la scolarité, les élèves genevois vont à l’école 53 jours de plus que la moyenne des écoliers romands, réalité soigneusement éludée avant que les genevois n’aient à se prononcer dans les urnes. De plus, les élèves de 8-12 ans passent plus de temps à l’école que leurs camarades du CO, soit 33,1 périodes de 45 minutes, contre 32 au CO ! Par ailleurs, la participation des enfants à des activités périscolaire s’est également réduite ; à quel prix ?

La SPG ne cesse de relayer auprès des autorités l’exaspération croissante des enseignant.e.s face aux nombreux problèmes d’organisation au sein des écoles et à la charge de travail qui a augmenté depuis l’introduction du mercredi matin.

Analyse du rapport : de la poudre aux yeux !

Loin de traiter des questions pertinentes, ce rapport analyse l’introduction d’une trentaine de postes de « soutien lecture » au cycle 1 – mesure destinée à faire passer la pilule du mercredi matin – mais qui ne constitue en réalité qu’une réponse nécessaire au manque d’effectifs criant du primaire afin de répondre aux besoins grandissants des élèves. Quant aux fameux rythmes scolaires, il n’existe que très peu de chercheurs qui y travaillent et leurs conclusions ne sont pas aussi limpides que voudrait le faire croire le rapport. Il omet particulièrement de pointer l’importance du temps passé à l’école par les élèves du primaire genevois. La SPG s’est toujours battue pour des conditions d’apprentissages plus propices pour les élèves. Or, sans étude précise existante, le jugement professionnel des enseignant.e.s reste le meilleur indicateur. Ces derniers dénoncent depuis maintenant bientôt 5 ans une fatigue accrue des élèves pour des résultats scolaires stables, et une organisation du travail complexifiée, favorisant l’épuisement professionnel.