Genève le 14 avril 2025,

Face à la décision unilatérale de modifier l’article 7 du Règlement fixant le statut des membres du corps enseignant (RStCE), la Société Pédagogique Genevoise (SPG), réunie en Assemblée générale extraordinaire le 6 mars 2025, a pris la décision de déposer un préavis de grève portant sur le temps de travail hors présence effective des élèves.

Le jeudi 3 avril, la Conseillère d’État a reçu l’ensemble des associations professionnelles représentant le personnel enseignant du primaire, du spécialisé et du secondaire, afin d’aborder, entre autres, la directive sur le temps de travail et l’article 7 du RStCE. Toutefois, seules une dizaine de minutes ont été consacrées aux revendications spécifiques de la SPG. En effet, si quelques ajustements ont été apportés à la directive à la suite des interventions syndicales, ils profitent principalement à l’enseignement secondaire, reléguant une fois de plus le primaire et le spécialisé dans l’angle mort des priorités départementales.

Alors que la SPG est déjà pleinement mobilisée pour s’opposer à la modification du règlement, le seul cadre de discussion qui lui est concédé s’apparente davantage à une séance de réprimande et d’information descendante, qu’à une véritable négociation sociale. Cette posture autoritaire, où l’on se contente de réexpliquer ce que les syndicats auraient prétendument mal compris, sans jamais chercher à entendre ni reconnaître les raisons profondes du désaccord, illustre la volonté manifeste du Département d’éviter toute forme de dialogue réel.

Ce refus obstiné d’instaurer un processus de concertation digne de ce nom témoigne d’un mépris institutionnel profond à l’égard de l’enseignement, en particulier du primaire et du spécialisé, qui, malgré leur mobilisation, restent privés d’un espace légitime et spécifique de négociation. Ce choix politique traduit une fois encore une gestion verticale, autoritaire et totalement déconnectée des réalités du terrain.

En dépit de la mobilisation en cours, le Conseil d’État a choisi de faire fi des engagements de Madame Hiltpold, procédant le mercredi 9 avril à la modification du règlement, à la validation de la directive ainsi qu’à l’entérinement des changements apportés au cahier des charges. Plus grave encore, les associations professionnelles n’ont fait l’objet d’aucune information officielle préalable : elles ont appris ces décisions par voie de presse, dans un mépris manifeste des principes élémentaires du dialogue social. La méthode expéditive employée, conjuguée à la condescendance manifeste observée lors des rares échanges tenus, ne fait que confirmer l’attitude de dédain systémique que le Département — et, au-delà, le Conseil d’État — cultive à l’encontre du personnel enseignant.

Face à cette dérive autoritaire, à cette négation obstinée du dialogue social et au mépris persistant envers le corps enseignant, la SPG affirme avec force qu’elle ne se laissera ni invisibiliser ni museler.

L’Assemblée du Personnel du DIP, réunie le jeudi 10 avril à la salle du Faubourg, a voté une grève le mardi 13 mai. La SPG appelle l’ensemble de ses membres à suivre ce mot d’ordre et à se mobiliser massivement. En attendant l’Assemblée des Délégué·es du 8 mai, la grève partielle continue ! En effet, nos revendications sont restées sans réponse.

La mobilisation se poursuivra et s’intensifiera tant que les revendications légitimes du terrain continueront d’être ignorées. Car défendre l’enseignement, c’est défendre l’intérêt général.

Pour la SPG : Francesca Marchesini, présidente