COMMUNIQUEĢ DE PRESSE
GeneĢve, le 14 septembre 2023
Projet de budget 2024 de lāEtat de GeneĢve
PAS DāINDEXATION et POSTES AU RABAIS
Un projet qui ne reĢpond :
ni aĢ la baisse du pouvoir dāachat ni au manque de postes
Alors que le Conseil dāEtat preĢvoit une inflation de 2% pour 2023, le Cartel intersyndical deĢplore quāune fois de plus lāindexation des salaires ne soit absolument pas aĢ la hauteur des besoins et de la loi1. De plus, il releĢve que le projet de budget ne remplit pas les besoins urgents en terme de postes de travail concernant lāadaptation compleĢte aĢ la deĢmographie, aĢ lāaugmentation de la complexiteĢ des situations prises en charge par les services publics, aux deĢfis lieĢs aux changements climatiques et aĢ une meilleure justice sociale. Cāest ainsi que la population genevoise doit sāattendre, avec ce projet de budget 2024, aĢ la poursuite de la baisse qualitative des prestations.
Pouvoir dāachat en baisse
Le Cartel rappelle que le personnel de lāEtat et du secteur subventionneĢ nāa pas eĢteĢ indexeĢ en 2021 (rencheĢrissement de 0,9%) et seulement partiellement en 2022 (2,44% au lieu de 2,7%). Pour 2023 et alors quāune inflation de 2% est envisageĢe, le Cartel sāindigne que le projet du Conseil dāEtat ne preĢvoie aucune indexation. Cāest un treĢs mauvais signal adresseĢ au secteur priveĢ alors que les ineĢgaliteĢs de richesses sont particulieĢrement fortes aĢ GeneĢve2.
Le Cartel releĢve que lāindice des prix aĢ la consommation ne comprend pas les fortes augmentations du couĢt des assurances maladies. Ainsi, le Cartel demande au minimum la pleine compensation du rencheĢrissement de 2023 ainsi que le rattrapage pour les anneĢes passeĢes (+2% +1,16% = 3.16%). Cependant avec la neĢcessaire compensation de la hausse du couĢt des assurances maladies cāest bien une augmentation de salaire de 5% proĢneĢe par lāUSS (Union Syndicale Suisse) qui permettrait de maintenir le pouvoir dāachat du personnel.
Le Cartel intersyndical soutient par ailleurs tous les mouvements concernant la neĢcessaire indexation des rentes. Lāacceptation de lāinitiative de lāUSS pour une 13e rente AVS est aĢ cet eĢgard indispensable, le systeĢme actuel de capitalisation du 2eĢme pilier ne pouvant plus garantir des rentes deĢcentes.
La population augmente ā les prestations baissent !
Les effectifs de la fonction publique ne sont que partiellement adapteĢs aĢ lāaugmentation de la deĢmographie. Comme cette rentreĢe scolaire 2023 nous lāa montreĢ, lāEtat manque toujours cruellement de moyens et de locaux pour reĢpondre aux besoins des populations vulneĢrables (inclusiviteĢ, vieillissement, accueil des migrants- guerres/catastrophes naturelles). Quelques exemples :
ā¢ Dans tous les services, les effectifs de la police doivent eĢtre consolideĢs. Il manque un service de renseignement peĢnitentiaire (minimum 5 ETP). Afin dāeĢviter les probleĢmes ayant eu lieu lors de lāouverture de Curabilis et la BreĢnaz, il manque eĢgalement une planification en termes de postes suppleĢmentaires pour garantir la formation du personnel en vue du remplacement notamment de Champ Dollon.
ā¢ Dans les eĢtablissements primaires et au cycle dāorientation, le personnel administratif et technique (secreĢtariat, infirmerie et service social) NāEST PAS ADAPTE depuis des anneĢes aĢ lāeĢvolution deĢmographique : cāest en moyenne 3 aĢ 5 postes qui manquent par eĢtablissement.
ā¢ MalgreĢ lāadoption de la loi en 2015 pour la mise en Åuvre de lāeĢcole inclusive, force est de constater que le projet de budget 2024 ne comprend aĢ nouveau pas les moyens neĢcessaires pour sa concreĢtisation.
ā¢ Au secondaire II, suite aux coupes budgeĢtaires successives, ce sont 500 EPT qui manquent afin de revenir au taux dāencadrement de 1994.
ā¢ Service de Protection des Mineurs : des postes suppleĢmentaires ont eĢteĢ alloueĢs aĢ certaines sections, mais il manque toujours de nombreux postes au Service dāIntervention Socio-Educative. La surcharge de travail due aĢ lāaccumulation des dossiers entraiĢne un taux dāabsence eĢleveĢ et une rotation trop importante du personnel (15% de taux de rotation).
ā¢ Les budgets des associations subventionneĢes (handicap, foyers enfants et adolescents, EMS …) ne sont pas suffisamment adapteĢs pour assumer les augmentations des couĢts et les besoins en postes suppleĢmentaires. De plus le personnel de terrain sāinquieĢte quāune part de financement soit de plus en plus deĢpendante de subventions priveĢes et en conseĢquence fragilise le controĢle de lāEtat sur ces prestations. Le personnel se plaint eĢgalement dāun accroissement des charges administratives lieĢes au controĢle financier au deĢtriment du travail avec les usageĢres et les usagers.
HUG : Insatisfaisante, lāadaptation partielle aĢ la loi se fait sur le dos du personnel
Depuis des anneĢes, lāOffice Cantonal de lāInspection et des Relations du Travail (OCIRT) met aĢ lāindex les HUG pour non-respect de la loi. Neuf points de manquement ont eĢteĢ releveĢs, relatifs aux respects des horaires avec temps de repos et de compensation en accord avec la loi, au suivi de santeĢ du personnel travaillant de nuit, au respect des temps de pause et au temps dāhabillage. Le Cartel releĢve la volonteĢ de la direction des HUG de se mettre en conformiteĢ, mais deĢplore que cela ne se fasse que partiellement et au deĢtriment du personnel. En effet, AUCUN MOYEN SUPPLEMENTAIRE nāa eĢteĢ alloueĢ pour permettre cette mise en conformiteĢ. Pour exemple, le suivi de santeĢ du personnel travaillant de nuit nāest toujours pas mis en Åuvre. Concernant le temps dāhabillage, 20 minutes ont eĢteĢ alloueĢes par jour au personnel de lāIMAD depuis preĢs de 6 mois. Cāest seulement 10 minutes aux HUG depuis le 1er septembre. Des sondages aĢ large eĢchelle effectueĢs aupreĢs du personnel par les syndicats SIT et SSP montre que cāest au moins 17 aĢ 20 minutes qui sont reĢellement neĢcessaires aux HUG.
Plan canicule : il est temps !
Les chaleurs deviennent insupportables pour travailler dans des locaux inadapteĢs aux changements climatiques preĢsents et aĢ venir. Les mesures relatives aĢ la loi feĢdeĢrales concernant les femmes enceintes ne sont pas toujours appliqueĢes. Par manque dāinformation et de suivi par les hieĢrarchies, certaines femmes enceintes ont continueĢ aĢ travailler, alors quāaĢ partir de 28 degreĢs, la loi feĢdeĢrale exige quāelles restent aĢ la maison.
Le Cartel demande les mesures suivantes, dont les couĢts doivent eĢtre inteĢgreĢs deĢs le budget 2024 :
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- Adaptation et reĢduction des horaires pour toutes et tous, lorsque les tempeĢratures inteĢrieures deĢpassent les 28 degreĢs.
- Des congeĢs speĢciaux appliqueĢs et communiqueĢs aĢ lāensemble du personnel pour les personnes vulneĢrables (femmes enceintes, probleĢmes speĢcifiques de santeĢ valideĢs sur certificat meĢdical, congeĢs meĢnopause-chaleur aĢ lāinstar de congeĢs menstruels, personnes aĢgeĢes de plus de 60 ans, …).
- Une adaptation des locaux en prioriteĢ dans les services dont lāhoraire ne peut eĢtre interrompu lors des fortes chaleurs en journeĢe (eĢcoles, etc…).
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1. Article 14 Ltrait Ā« Si, en raison de la situation eĢconomique geĢneĢrale ou pour des raisons budgeĢtaires impeĢrieuses, le Conseil dāEtat ne peut pas assurer la compensation du rencheĢrissement conformeĢment aux alineĢas 1 aĢ 7, il doit, au preĢalable, consulter les organisations du personnel ainsi que les autres administrations publiques genevoises Ā»
2. A GeneĢve, lāeĢcart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser. 2% de la population posseĢde 63% des richesses. En 2019, GeneĢve arrive en 2eĢme position des cantons ouĢ la reĢpartition des fortunes est la plus ineĢgale. Les fortunes sont reĢparties le plus ineĢgalement dans les cantons de Schwyz (coefficient dāineĢgaliteĢ de Gini de 0.5402, de GeneĢve (0.5344) et de Zoug (0.5286).
CARTEL INTERSYNDICAL du PERSONNEL de lāEĢTAT et du SECTEUR SUBVENTIONNEĢ
AGEEP ā FAMCO ā FAPCEGM/HEM ā SEV ā SITā SPG ā SPJ ā SSP ā UFAC ā UFPG ā UNION ā UPCP
14, boulevard Georges-Favon ā 1204 GeneĢve ā www.cartel-ge.ch ā bureau@cartel-ge.ch